Quels tests peuvent déterminer l’infertilité féminine ?
Les tests d’infertilité ont pour but de détecter toutes causes possibles et probables de l’infertilité. Il s’agit de plusieurs tests qu’un spécialiste de la reproduction effectuera en commençant par le test le moins invasif afin de déterminer les causes fréquentes d’infertilité.
Tests sanguins
Les tests sanguins déterminent les niveaux d’hormones à des moments critiques durant le cycle menstruel. La libération d’hormones et leur équilibre sont primordiaux pour le cycle de reproduction qui se produira.
Diagnostic de fausse couche / perte récurrente de grossesse
Environ un quart des grossesses aboutit à une fausse couche. Des fausses couches à répétition se définissent comme étant deux ou plusieurs fausses couches consécutives, et ceci est observé chez moins d’une femme sur 20. Les causes provoquant des fausses couches à répétition peuvent être reliées à des anomalies dans l’utérus, aux gènes/chromosomes, aux hormones ou à des facteurs immunologiques. Le tabagisme, l’obésité et le mode de vie d’une femme peuvent également avoir un impact sur le risque de fausse couche.
Afin de diagnostiquer la cause des fausses couches à répétition, on peut avoir recours à une série de tests tels que des tests sanguins, des échographies, l’hystéroscopie, la sono-hystérographie et la laparoscopie. Un certain nombre de tests sanguins sont généralement effectués pour déterminer si la coagulation du sang est normale, ce qui peut engendrer des fausses couches à répétition. Si ceci est le cas, des anticoagulants peuvent être prescrits.
Réserve ovarienne
La réserve ovarienne ou le nombre d’ovules viables dans les ovaires d’une femme, est évaluée par diverses méthodes. La première consiste à mesurer les niveaux sanguins de l’hormone folliculo-stimulante (FSH) et de l’œstradiol (E2). Une prise de sang est généralement faite le troisième jour du cycle menstruel de la femme. On peut aussi procéder à d’autres tests sanguins tels que la mesure de l’hormone anti-mullerian (AMH), et des niveaux d’inhibine B pouvant être effectués à n’importe quel moment durant le cycle menstruel.
Enfin, une échographie peut être effectuée pour mesurer le nombre de follicules dans chaque ovaire (chaque follicule est une structure remplie de fluide contenant un ovule). Le nombre total de follicules dans les deux ovaires représente le nombre de follicules antraux.
Les femmes âgées de plus de 35 ans ou celles ayant des antécédents de chirurgie ovarienne ont un risque plus élevé d’avoir une réserve ovarienne diminuée. Toutes les patientes qui suivent des traitements de fertilité doivent procéder à l’évaluation de leur réserve ovarienne.
Test d’ovulation
Environ un quart des cas d’infertilité sont dus à des problèmes d’ovulation. En effet, l’anovulation (lorsque les ovaires d’une femme ne libèrent pas les ovules) peut être causée par un déséquilibre hormonal, précédemment diagnostiqué par le biais de tests sanguins et d’urine pour les niveaux hormonaux à certains moments du cycle menstruel.
Le test le plus courant est la mesure du niveau de progestérone dans le sang, une semaine après l’ovulation présumée ou une semaine avant le prochain cycle menstruel prévu. Comme alternative, des échographies fréquentes peuvent être réalisées pour suivre la croissance du follicule qui se développe dans l’ovaire jusqu’à ce que l’ovulation se produise (lorsque le diamètre moyen du follicule est compris entre 16 et 24 mm).
Test de l’utérus et des trompes de Fallope
Des polypes utérins, des adhérences ou des anomalies de la forme ou de la structure de l’utérus sont toutes des causes possibles de l’infertilité, de même que tout blocage ou endommagement des trompes de Fallope.
Les problèmes structurels sont testés et diagnostiqués par plusieurs interventions mineures effectuées dans le bureau du médecin, à savoir :
- L’échographie et l’échographie transvaginale : Une procédure qui implique l’utilisation d’ondes sonores à haute fréquence qui reflètent les structures du corps pour créer des images des organes reproducteurs ; l’échographie est l’un des tests de diagnostic de l’infertilité le plus simple et le moins invasif, et peut clairement évaluer des conditions qui provoquent l’infertilité, telles que des kystes dans les ovaires, ou des ovaires poly-kystiques, où l’ovaire contient plus de douze petits follicules. Un ovaire poly-kystique doit être distingué du syndrome des ovaires poly-kystiques (SOPK). Un ovaire poly-kystique se retrouve dans 20 à 30 % de la population en général et le patient peut n’avoir aucun symptôme. Le SOPK est dit présent lorsque la femme présente deux des trois conditions suivantes : Un ovaire poly-kystique, des cycles menstruels irréguliers ou peu fréquents pouvant être signe d’anovulation et/ou l’évidence d’un niveau élevé de l’androgène (hormone mâle). Le SOPK est observé auprès de 2 à 3 % des femmes canadiennes.
- Sonohystérographie (Sono-HSG) : Une procédure d’échographie transvaginale qui requiert l’injection d’une solution saline dans l’utérus pour détecter les polypes de l’endomètre, les fibromes, ou d’autres problèmes à l’intérieur de l’utérus. Elle peut également vérifier si les trompes de Fallope sont ouvertes en observant si la solution saline se répand à partir des extrémités des tubes et se rejoint à l’arrière de l’utérus.
- Hystéromètre : Une solution de colorant est injectée dans l’utérus afin de voir le contour de l’utérus et si les tubes sont ouverts. Il s’agit d’une procédure similaire à la sono-HSG, mais généralement plus inconfortable en raison de la réaction de la solution de colorant.
- Hystéroscopie : Une procédure chirurgicale dans laquelle un petit engin (caméra) est inséré dans l’utérus par le col pour regarder à l’intérieur de l’utérus afin de diagnostiquer des polypes, des fibromes ou des adhérences qui peuvent causer l’infertilité. Au cours de l’hystéroscopie, ces anormalités peuvent être traitées et retirées chirurgicalement.
- Laparoscopie : Une procédure chirurgicale dans laquelle une petite caméra et de petits instruments chirurgicaux sont insérés dans la région pelvienne à travers l’abdomen par l’intermédiaire de deux à cinq petites incisions. Cette procédure peut évaluer et éliminer l’endométriose, des adhérences et autres cicatrices, les polypes et les blocages des tubes.
Tests de la thyroïde
Un test sanguin pour la thyréostimuline (TSH) et des anticorps de la glande thyroïde sont généralement effectués afin de déterminer si la TSH pourrait être un facteur de l’infertilité. Afin de traiter ce problème, il pourrait être utile, au besoin, d’administrer la Synthroid (substitution de l’hormone thyroïde).
Quand est-ce que les tests d’infertilité sont-ils recommandés ?
Les tests d’infertilité devraient être entrepris lorsque le couple n’arrive pas à obtenir une grossesse après 12 mois de relations sexuelles régulières et non protégées. Ces tests pourraient être effectués plus tôt pour les femmes âgées de plus de 35 ans qui essayent de tomber enceinte depuis six mois.
Un diagnostic précoce est aussi approprié pour les femmes ayant vécu l’une des situations suivantes :
- Des cycles menstruels irréguliers
- Des menstruations absentes ce qui pourrait être signe d’anovulation
- Des fausses couches récurrentes
- Une chirurgie abdominale antérieure
- Des traitements de cancers antérieurs
- Des problèmes suspicieux liés à l’utérus ou aux trompes de Fallope
- Une appendicite ou une infection pelvienne sévère ce qui pourrait être signe d’une obstruction au niveau des trompes de Fallope.
Les risques liés aux tests et au diagnostic d’infertilité
Les risques associés aux tests et au diagnostic d’infertilité sont très faibles. En général, de simples tests sanguins ou des échographies n’ont aucun risque.
Des procédures moindrement invasives, comme la laparoscopie ou l’hystéroscopie qui impliquent l’insertion de petits engins et de caméras dans l’abdomen, comportent les faibles risques habituels d’une chirurgie mini-invasive, y compris :
- Des ecchymoses et de la sensibilité dans l’abdomen
- Un risque d’infection sur les sites d’incision
- La possibilité qu’un organe interne soit percé par un outil chirurgical